Palerme réduit l'allocation d'entretien en raison de la crise du Covid-19.

Le Collège de la section civile I de Palerme réduit l'allocation d'entretien en raison de la crise du Covid-19.

Jugement favorable à l'agent commercial qui avait décidé de faire appel au tribunal pour faire réduire la pension alimentaire due à son ex-femme. Selon le panel de la première section civile de Palerme, ses revenus ont été objectivement réduits en raison de la pandémie.


L'affaire
Un agent commercial a décidé d'introduire un recours devant la première section civile de Palerme afin d'obtenir une réduction de la pension alimentaire déjà due à son épouse.
Au cours de la procédure, le plaignant a démontré que la pandémie avait réduit de moitié son revenu imposable ; les deux mois de lockdown total, dont les conséquences comprenaient la fermeture des magasins et toutes les restrictions au commerce et à la circulation, avaient affecté sa capacité de gain.
Les deux mois de confinement total, dont les conséquences ont été la fermeture des magasins et toutes les restrictions au commerce et à la circulation, ont eu un impact négatif sur sa capacité de revenu.
L'épouse défenderesse, qui comptait jusqu'alors sur la contribution de son mari pour subvenir à ses besoins, s'est opposée à la demande de son ex-mari ; elle a estimé qu'il ne s'agissait que de difficultés momentanées de son mari liées à la fermeture de 2020 et non de difficultés permanentes dans son travail qui justifiaient une telle réduction.
 
Le jugement

 
Le collège de la première section, présidé par la juge Maura Cannella, et les juges Michele Guarnotta et Sara Marino, a mis en évidence l'impossibilité de prévoir le caractère temporaire ou non des difficultés économiques alléguées par le requérant, devant s'en tenir à la réduction objective des revenus intervenue entre 2019 et 2020, prouvée par les documents joints au recours ; selon les juges, toute autre évaluation aurait été arbitraire et contestable.
Après des dizaines d'ordonnances rendues dans toute l'Italie à cet effet - ordonnances brièvement motivées et modifiables par le juge qui les a rendues - le Tribunal de Palerme a décidé, pour la première fois en Italie, de rendre un jugement sur le fond qui fait jurisprudence et a ordonné la réduction de la pension alimentaire en faveur d'un conjoint sur la base de la diminution des revenus du premier en raison de la pandémie de covid-19.
La nature et la fonction de l'indemnité d'entretien
La pension alimentaire est une charge financière établie par le juge et quantifiée par lui, à moins que les parties ne s'entendent sur le montant, et sa fonction est d'apporter un soutien au conjoint économiquement plus faible (le conjoint bénéficiaire) en obligeant l'ancien conjoint (le conjoint à charge).
Dans le cas de l'allocation d'entretien entre époux, l'allocation est accordée à la demande de l'époux et non d'office par le juge, qui n'intervient que sur la quantification du montant. En revanche, compte tenu de l'obligation légale du parent de subvenir aux besoins de ses enfants en fonction de ses facultés (art. 337-ter du Code civil), le juge peut adopter des mesures visant à protéger les intérêts matériels et moraux de l'enfant - y compris l'attribution de la pension alimentaire - indépendamment d'une demande expresse. (Cass. Ord. 14830/2017).
Pour les mêmes raisons, en effet, un parent ne peut jamais renoncer à la pension alimentaire due en faveur de l'enfant mineur.
A la lumière de l'art. 156 du Code civil, la pension alimentaire a une fonction
L'aide sociale : il s'agit en fait d'un soutien économique après la fin de la cohabitation conjugale mais en raison des obligations qui lient les deux parties ;
équitable : c'est-à-dire visant à équilibrer les niveaux de vie des ex-époux et à reconnaître - en quantifiant l'allocation - la contribution du conjoint économiquement plus faible.


La possibilité de modifier les ordonnances du juge
Toutes les décisions rendues par le juge dans le cadre d'une décision de séparation, que ce soit par consentement mutuel ou par voie judiciaire, peuvent toujours être modifiées, y compris les pensions alimentaires. Sur la base des indices FOI - ISTAT (indice des prix à la consommation pour les familles, les ouvriers et les employés aux fins de la réévaluation monétaire), les conjoints, par consentement mutuel ou par l'une des deux parties à la suite d'un recours, ont le droit de demander la modification ou la suppression de la pension alimentaire.
Le recours devant les juges du fond doit être fondé sur des " motifs justifiés ", c'est-à-dire des faits nouveaux et encadrants par rapport au jugement d'attribution de la pension alimentaire (augmentation ou diminution du salaire, nouvelle cohabitation entreprise par l'ex-conjoint, etc...). La révision de la mesure financière n'est pas automatique, il appartient à un juge compétent d'apprécier au cas par cas les raisons invoquées par les parties.
Par conséquent, si d'une part il est vrai que la pension alimentaire doit être remplie précisément en raison de ses fonctions et qu'elle ne peut être réduite ou interrompue de manière discrétionnaire, d'autre part il est possible de demander une révision ; précisément le caractère péréquateur de la pension, que nous avons déjà mentionné, vise à garantir un équilibre entre les parties qui peut - et doit - être modifié lorsque des facteurs externes interviennent qui en modifient l'entité.


 En conclusion
A la lumière de ce qui a été dit jusqu'à présent, la réduction des revenus due à la pandémie est une prémisse valable pour introduire une action devant les autorités compétentes et demander la réduction proportionnelle de la pension alimentaire due en faveur de l'ex-conjoint.

Nos avocats expérimentés en droit de la famille peuvent fournir des conseils et des orientations sur la manière de faire valoir le droit de réduire ces prestations onéreuses qui sont souvent difficiles à maintenir en raison des effets continus de la pandémie. Nous tiendrons compte des principes exprimés dans l'arrêt sur le fond et des arguments avancés par les parties au cours du procès.

Erika Vitrano - Avocat stagiaire 

Giambrone & Partners est un Cabinet d'Avocats International avec des bureaux à Lyon, Milan, Rome, Barcelone, Palerme et Sassari, Londres et  Tunis. Pour plus d'informations, n'hésitez pas à compléter notre formulaire ici ou écrivez-nous à l'adresse info@giambronelaw.com ou contactez-nous au French Desk de notre cabinet au numéro suivant: +39 079 9220012